Nous, habitants de la 1ère circonscriptions de Vendée, assistons depuis le 23 avril à un bien étrange spectacle. Par média interposés, les principaux soutiens des deux candidats de la Majorité Présidentielle se livrent à la surenchère. C’est un peu la chanson : "je le tiens, tu le tiens ... le soutien".
Pour ainsi dire, c'est à qui revendique d’avoir le plus beau camion de pompiers, le plus rouge, le plus rapide, le plus ... De tels enfantillages pourraient prêter à rire si l'enjeu que constituent les élections législatives n'avait pas tant d'importance !
Mais voilà, il ne s’agit pas d'un jeu ; il s'agit de l’avenir de la France. Je reste songeuse : pour pouvoir s'abandonner aux chamailleries et en même temps ambitionner de nous représenter, ils doivent tout de même se faire une bien piètre image de nous !
Et que dire de l'image du débat public ainsi donnée ! Et que dire des deux candidats ? Pour l'un comme pour l'autre, une ambition toute personnelle, une obsession, celle la carte de visite, celle du Curricculum Vitae.
Ah si, une différence cependant :
- pour le député sortant, il s'agit de noircir le CV des lignes d'un xième mandat, tel est le but ;
- pour le prétendu challenger, il faut laisser le CV vierge de toute appartenance politique, pas d'autres moyens.
- dans un cas, il s'agit de s'accrocher encore et toujours à la fonction, seul au poste ;
- dans l'autre cas, il faut absolument préserver sa virginité de divers droite afin de pouvoir remplir sa fonction de sous marin d’un ancien candidat à la présidentielle, candidat qui se cache et se tait depuis son faible score de 11% en Vendée.
Ah ! La politique ! Avec eux, nous sommes sûrs d'être loin de ce qui en fait la noblesse : le service de l’intérêt général.
Certes, il faut en convenir, mener campagne, ce ne doit pas être toujours facile pour des candidats de droite. Il doit être compliqué d’expliquer :
- l’intérêt du bouclier fiscal à l’ouvrier qui se lève tôt pour gagner peu,
- la possibilité de gagner plus quand seuls des emplois à temps incomplet sont proposés aux demandeurs (euses) d’emplois,
- la "France propriétaire" à des jeunes contraints de se déraciner pour trouver un logement au loyer accessible,
- l’égalité réelle à l’école quand des enfants se lèvent encore à 6 h du matin parce qu’il n’y a pas de collège public dans tous les cantons,
- la solidarité entre générations à des personnes âgées qui, parfois, ne peuvent plus rester dans leur maison parce qu’il n’y a plus de médecins dans la commune, de services à la personne, de services publics de proximité,
- la priorité écologique du Président de la République quand une partie de cette circonscription est qualifiée par des habitants et certains élus de « Vendée ordures ».
Oui. Cela doit être difficile pour les candidats de la Majorité Présidentielle !
Mais mener la campagne sur le terrain est nécessaire ! C'est ainsi que l'on s’imprègne de la réalité de ce territoire et que l'on partage le quotidien des gens.
Aller à la rencontre des gens, les écouter, les convaincre, leur parler, s’intéresser à eux, s’engager pour l’avenir, les assurer de mon implication et de mon dévouement, voilà ce que j'aime, voilà ce que doit permettre une véritable campagne !
Bien sûr, parfois, les désaccords surgissent. Mais la confrontation ne m’effraie pas. Au contraire ! Parce qu'elle me donne l'occasion de faire preuve de ma pugnacité, de ma détermination, de ma volonté de représenter tous les citoyens avec efficacité, la confrontation me stimule.
Tous ceux que je rencontre ne partagent pas mes idées. Mais parce que j'accepte le débat, je peux gagner leur confiance : ils savent alors que je leur ressemble ; ils comprennent que je saurai être la députée sur laquelle ils pourront compter.
Bref, ambitionner de vous représenter, oui ! Mais à condition d'avoir des comportements qui vous ressemblent, des comportements et une manière de faire campagne dont vous puissiez être fiers !
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